Ma petite cuillère

Ma petite cuillère

C’était hier ou avant-hier
Que tu as disparu de l’inventaire
Pourtant tu étais seule, sans sœur ni frère
Le compte était facile à faire
Tu n’avais pas l’air suicidaire
Tu t’es donc fait dérobée, ça c’est clair
Pour ta belle ligne qui reste le seul critère
Et ainsi rejoindre celles qui t’ont précédée dans la galère
Tombées un jour elles aussi dans la souricière
Tu finiras dans une collection, pourtant pas très chère
Pour servir à touiller un café souvent amer
Moi je reste là à attendre ton retour sur terre
Si tu ne reviens pas je ne mordrai pas la poussière
Mais je te remplacerai volontiers par une autre beaucoup plus chère
Que j’enfermerai à double tour, peuchère
Qui ne sortira que pour prendre l’air
Et qui se sentira malgré tout, toute fière
D’appartenir à un homme fidèle même aux cuillères
Alors, reviens, pour toi je fais une dernière prière.