Parles-tu « silence » ?
Cette nuit j’ai rêvé d’une fée
Doublée d’une couche de virtualité
Toute seule souriante elle s’est présentée
Mais
Existe-t-elle vraiment ou c’est juste une idée
Dans ma tête qui trainait
Pour surgir de temps en temps
Et me bercer en chantant
Le soleil se lève toujours à l’est
On a beau tourner autour de soi ce constat est manifeste
C’est idem pour la fée que j’ai rêvée
J’ai espéré au réveil la trouver…
En effet elle était là mais drapée d’une couche de virtualité
Impossible même de l’effleurer
J’ai beau essayer
Désespéré, je lui ai crié
Pourquoi ci pourquoi ça
Pour ceci pourquoi tout ça
Pour des mots sans méchanceté ?
Pourquoi ternir une si belle image…
Oh mon dieu quel dommage
D’avoir eu à la fois
Une sympathie honorable
Envers cette fée de rêve et de fable
Mais qui avait en elle l’arme qui tua ce sentiment
En se montrant intraitable
Derrière un bonjour un sourire anodin apparemment sans danger
On réinvente le silence comme fruit d’un piège pour se venger
En oubliant qu’il existe déjà et il est pertinent entre deux notes bien jouées
Dans une partition bien inspirée
Donnant la joie et la volonté de juste continuer de vivre d’une façon enchantée
Pourquoi alors autrement le réinventer ?
La vengeance, ce plat délicieux malgré sa froideur
Procure certes un sentiment victorieux
Une gloire glaciale conclue par un dernier mot
Fait de silence aussi froid et voulant causer des maux…
Mais avec le temps ce même sentiment s’avérera indigeste
Comme un abcès qui semble guérir sans avoir été percé pour vider son reste
Et qui nous met mal à l’aise d’avoir sciemment ou pas, fait du mal
Pour bien asseoir son égo d’une façon aussi brutale
Pour avoir comme dernier mot un silence,
Indélébile comme les souvenirs d’enfance
Pour avoir enfin une délivrance qui trainera avec elle, la lourde conséquence d’une manigance
Peut-être sciemment orchestrée et dépourvue de toute coïncidence
Le doute reste toutefois présent et bien incarné
Cultiver la susceptibilité ne se fait
Qu’au détriment de la raison et de la bonté
C’est souvent l’acte qui précède la pensée
Irréfléchie hâtive et insensée
Dictée par une âme transformée qui joue le rôle d’un gourou malintentionné
Dans le silence souvent on cache son désarroi, sa confusion mélangée au doute dans sa propre foi
A quoi bon ouvrir les yeux
Dans l’obscurité noire que même milles feux
N’arrivent pas à éclairer juste « le minimum du peu »
Alors autant continuer à dormir
En fermant les portes à toutes les chances à venir
Le vent est notre ami
quand en plein mer il nous guide
Mais devient un ennemi
quand de chez soi il nous vide
À la façon d’une tornade qui n’est pourtant ni solide ni liquide
Ainsi les choses changent en leur contraire
Au gré de leur évolution et leurs caprices éphémères
Une voix mielleuse qui se tait
Sans dire « je m’en vais », fait place aux chants des oiseaux et aux bruits de l’eau dans les ruisseaux
N’est-ce pas une bonne façon de positiver en ayant dans la cible
Les aléas qui nous sont nuisibles
Les balayer et pouvoir ainsi continuer à vivre
Face à la réalité du vide
Et d’absence de repère
On se demande comment où et quoi faire
Quand « parler silence » devient salutaire
Alors apprenons cette langue et invitons les salamalecs à se taire
W.S. 13.06.23