De part et d’autre d’une ligne imaginaire

De part et d’autre d’une ligne imaginaire

Je suis au centre et je vois loin
De part et d’autre en degré c’est à 180
Comme un lynx je veille au grain
Je vois naître un feu après un autre qui s’éteint
Pourtant je ne suis ni Dieu ni devin

Je vois l’humain qui s’égare
Comme celui cherchant son train ou son car
Entre mille et une gares
Toujours pressé toujours en retard
Gobant un sandwich en marchant vite avec la peur d’arriver trop tard
Des écouteurs à l’oreille et le regard hagard
Fragile
Démuni d’intelligence, de défense, sans bouclier ni rempart

C’est l’homme moderne
Le même bipède qu’aux temps des cavernes
Mais bien évolué dans un monde triste et terne
Où il oublie de vivre
Ne sachant quel chemin éviter et quel autre, suivre

L’homme assentimental
L’homme aliéné
L’homme brute mais bien dressé
Pour obéir au doigt et à l’œil
De son berceau à son cercueil

Guidé à travers des chemins fléchés
Des voies orientées
Et habité de rêves plus absurdes qu’insensées
Celui qui le commande est son semblable
Quand ils sont tous les deux à table
On ne saurait dit qui est le gentil et qui est l’exécrable
Et dans le petit coin, encore pire,
Ils font les même gestes, pour des besoins incontrôlables
Sans savoir qu’eux, comme leurs défections, sont périssables

A ma droite un camp de cons
Excusez l’expression
(Attention à la prononciation
La nuance est tellement menue qu’elle s’envole dans certaines régions)
Ils sont majoritaires et peuvent servir
De cobayes consentants
Une populace friande de
Consommation
De futilités et de distractions
De frivolités et de tentations
Prête à servir de chair à canon
Sous de faux drapeaux
De faux prétextes et de fausses acceptations

Ce sont les mêmes qui dans le désarroi se laissent aller et s’injectent
Des potions prohibées agissant sur leurs affects
En petites doses limitées juste pour remplir la tête
De fantasmagorie de rêverie dont ils se délectent
Populace prompte à être
Embrigadés par les gourous et leurs sectes

Ils élisent leurs bourreaux
Dans la joie et la bonne humeur
Les applaudissent et les acclament de bon cœur
Et quand ils ne sont pas contents
Ils recommencent et répètent les mêmes erreurs

À ma gauche une poignée de parrains
Une élite formée de gens assez hautains
Richissime puissants et se disent même aryens
Qui rêvent de sauver la planète d’un danger né de rien
Qui la voient suffoquer sous le poids superflu d’humains
Qui bouffent en produisant du gaz méthane comme les bovins

Ils voient que leur puissance est sous-exploitée
Sachant dominer le monde mais pas le réinventer
Cherchent alors le moyens d’être moins frustrés
Ils battent la monnaie à volonté
Jusqu’à ne plus savoir où la stocker
Ils s’ennuie ensuite et rêvent d’un monde « magnifique »
Moins réel plus virtuel et dystopique
Ils rêvent de pouvoir de perfection et d’éternité,
Et pour les réaliser
Plonge dans les recettes de Barjaval d’Orwell et d’Huxley

Ils rêvent de se retrouver entre eux
Débarrassés de la pléthore d’humains à destin creux
Qui leur pompe l’oxygène et les dérange sous Leurs cieux
Et même qui gâchent leur jeunesse bien qu’ils soient déjà vieux

Ils rêvent du moyen efficace
D’arriver à leur fin avec une fermeté tenace
La guerre laisse des traces
Et peut même leur exploser à la face
Pourquoi ne pas choisir la mort douce
Par vax et intraveineuse pour tous
Quand tout le monde a de la fièvre, des maux de tête ou qu’il tousse…

Le plan est établi la mission aussi
Et n’attend que la promesse d’être accomplie